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Contentsquare la start-up ESSEC, devenue licorne

Source: airofmelty.fr

En mai 2020 la start-up Contentsquare, spécialisée dans l’analyse des comportements des utilisateurs sur les sites web et applications, a passé une nouvelle étape de sa croissance. En effectuant une levée de fond de 190 millions de dollars, elle est devenue Licorne.

Content Square (au RCS) a été créée en 2012, l’idée en est venue au fondateur Jonathan Cherki  de s’intéresser à la problématique de l’expérience utilisateur. 7 années plus tard, la start-up a crû, et compte maintenant 600 collaborateurs répartis sur 7 bureaux à travers le monde. Ses derniers faits d’armes incluent le rachat de son principal concurrent Clicktale, en 2019.

La valorisation de Contentsquare® d’après la BPI (Maddyness) est de près d’1 milliard de dollars, ce qui fait qu’elle a rejoint le club très fermé des Licornes françaises qui compte notamment BlaBlaCar, Klaxoon, ManoMano, Sigfox

Quelles leçons ?

Ce que l’on peut tirer de prime abord de ce succès, qui ne préjuge en rien de l’avenir, ce sont quelques éléments clés.

  • Identification d’un besoin clé : analyser le comportement utilisateurs afin d’améliorer l’expérience utilisateur
  • La proposition de valeur : Le développement d’une solution d’analyses prédictives dans le cloud à base de Big Data et d’IA, a permis aux premiers clients d’augmenter fortement leur taux de conversion
  • Un plan de développement à l’international ambitieux, avec des appels de fonds conséquents pour se doter des moyens nécessaires à son succès
  • De forts investissements en R&D pour continuer le développement

Source : LaTribune

En 2018 déjà l’entreprise par son positionnement en adéquation avec les attentes du marché, était à 150% de croissance annuelle. Le dernier appel de fond s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise de devenir le leader de son marché.

Une réussite française ?

Je pense qu’effectivement nous pouvons être fiers de cette réussite qui est le fruit de l’association de talents issus du système éducatifs français. Amorçage par une levée de fond de 400 000€ en 2012, puis une levée de fond série A de 20 millions d’euros en 2017, puis 42 millions d’euro en série B en 2018, vient une levée de fond série C de 60 millions d’euros en janvier 2019 avec des investisseurs principalement européens et israélien pour ces premières levées de fond. Pour finir par la levée de fond de 190 millions d’euro en série D en janvier 2020).

L’entreprise a réussi à consolider son développement initial, grâce à un environnement devenu plus propice aux start-ups.

Par contre, afin d’accélérer son développement à l’international, les grosses levées de fonds, comme celle de janvier 2018 (42 millions d’euros), se sont faites auprès d’investisseurs étrangers principalement européens  mais aussi déjà en l’occurrence : Le fond américain Canaan et le fond Black Rock Private Equity Partner pour la dernière levée… Il est évident que ces levées entrainent une certaine dilution du capital. Le risque est qu’à termes, ce fleuron français aille rejoindre le club des belles prises américaines…

 

En conclusion

Force est de constater que pour que nous puissions bénéficier des retombées sur du long terme du développement de nos start-ups, pour qu’elles deviennent Licornes, puis de vraies références industrielles (fussent-elles de l’industrie numérique) il nous manque des éléments structurels en France.

Je ne parle pas ici de la création d’un véritable écosystème qui permettrait aux grands groupes de faire émerger leurs solides partenaires de demain, même s’il y aurait beaucoup à en dire.

Non, je parle de vrais fonds d’investissements français ou européens, qui permettent cette croissance rapide qui est nécessaire et si caractéristique de la vie des start-ups. Si nous voulons peser au niveau international, si nous voulons conserver une autonomie numérique, voire notre souveraineté numérique, il est grand temps que le pouvoir politique permette l’émergence de vrais fonds de pensions à l’européenne, qui permettraient aux particuliers via des produits financiers d’investir leur argent dans l’économie réelle d’aujourd’hui et de demain.

Charge à nous d’en définir les contours pour que le comportement de ces fonds soient plus éthiques que ce que l’on peut constater aux Etats-Unis. Qu’en pensez-vous ?

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