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Le numérique, deviendrait-il un sujet de campagne ?

Comme vous le savez, chez Effisyn SDS, nous sommes convaincus que le numérique est un enjeu majeur des cinq prochaines années. Et, de fait, de notre point de vue ce sujet doit être pris à bras le corps par les candidats à la présidentielle. Bien entendu parler du numérique sans aborder le sujet de notre souveraineté sur ce domaine serait une faute, compte tenu des enjeux que cela représente non seulement en termes économiques et technologiques, mais aussi dans notre rapport au monde et à la démocratie, et bien entendu sur le plan culturel.

Le numérique, un frémissement parmi les candidats ?

Le premier à avoir, ouvert le bal sur cette thématique, a été JL Mélenchon lors d’une intervention sur le plateau de C dans l’air  dédié à la présidentielle où il aborde le numérique (à partir de 20mn). Il a démontré qu’il a travaillé le sujet (Les propositions), et il propose une vision cohérente de la souveraineté numérique.

Le deuxième qui a présenté un tableau très clair sur le numérique, ses enjeux, la souveraineté et sa vision, a été le dernier candidat à entrer en campagne j’ai nommé Rafik Smati d’Objectif France qui s’est exprimé lors d’un entretien qu’il a eu l’heur de nous accorder, (Présidentielle 2022 – Les Rendez-vous du Numérique). Par son parcours, ce candidat est issu de la vie civile et se trouve être un entrepreneur du numérique, ce qui donne un certain poids à sa vision. Cette vision du numérique est divisée en plusieurs grands thèmes cohérents, Intelligence Artificielle, Numérique et Ubérisation.

Le troisième candidat à avoir bâti un programme structuré sur le numérique (Les propositions), qui a communiqué sur le sujet est le candidat de la droite conservatrice, Éric Zemmour. Ses propositions ont été présentées à la presse lundi 14 février dernier (Les Echos – 14 fév 22), après un long entretien dans les locaux parisiens de Ledger (Les Echos26 jan 22), leader mondial de la conservation des cryptomonnaies.

Nous avons donc trois candidats qui ont non seulement bâtis un programme sur le numérique construit et réfléchi mais qui communiquent dessus, montrant ainsi l’importance que revêtent les enjeux liés à ces sujets.

Qu’en est-il des autres ?

Aucun des autres grands candidats, n’a encore fait connaître ses propositions même si elles existent comme pour le PCF. Je n’ai hélas pu trouver dans les programmes de LR, du PS ou d’EELV la prise de conscience de l’importance du numérique comme thématique à part entière. Je ne prétends pas qu’ils ne traitent pas le sujet, mais au mieux comme une sous-rubrique de leurs autres thèmes. La conclusion que l’on peut en tirer c’est qu’ils n’ont absolument pas pris en compte l’importance de ce sujet et ses impacts transversaux sur les aspects économiques, technologiques, de sécurité, culturels mais aussi environnementaux qu’ils posent.

Il y a une myriade de petits candidats, qui peuvent peut-être avoir une vision intéressante sur ces thématiques mais qui hélas manquent de visibilité médiatique ou même sur le net.

Bilan du gouvernement sur le numérique et vision du candidat ?

Vous allez me dire, que j’oublie le principal, le non-candidat et actuel président. Non je ne l’oublie pas, et je ne peux être tendre sur sa vision du numérique ni sur la politique qu’il a mise en œuvre, notamment sous l’égide du dernier secrétaire d’état chargé au numérique.

Soyons factuels, si le gouvernement parle désormais de souveraineté numérique quels sont les actes ?

A charge :

  • Fin 2019 – début 2020, création du Data Hub Santé avec le choix comme opérateur cloud de #Microsoft sans appel d’offre. Pour information il s’agit de stocker l’ensemble des données de santé des Français chez un opérateur soumis au droit américains
  • Juin 2020, en pleine crise covid, la BPI décide de stocker les données des entreprises demandant le Prêt Garanti par l’Etat (avec des informations économiques critiques) sur AWS (Amazon), une nouvelle fois entreprise soumise aux droits américains…
  • Tentative avortée de Palantir (spécialisée dans le Big Data notamment) pour obtenir un contrat avec l’APHP
  • En octobre 2021 c’est l’annonce d’un partenariat entre Thales (entreprise majeure du secteur de la défense, sensible et stratégique s’il en est) et Google
  • Début 2022 la SNCF entreprise publique décide de basculer une grande partie de son infrastructure sur AWS, une nouvelle fois…Au diable les données de millions d’usagers.
  • Mentionnons aussi courant 2021 l’initiative du « cloud de confiance ». L’idée est de construire ex nihilo une solution où Orange et Cap Gemini d’opéreraient un cloud basé sur des technologies américaines avec une « abolition » du risque juridique lié à l’extraterritorialité des lois américaines. Pourquoi ne pas faire appel aux acteurs cloud français sérieux existants à même de remplir cette mission ?
  • Ne parlons pas de l’épisode anecdotique où notre secrétaire d’état parade avec un T-shirt arborant le logo de Google…

A décharge :

  • La DIRNUM interdit l’implémentation Office 365 car non conforme à la stratégie cloud centre.

Comme vous pouvez le constater ce bilan ne laisse pas beaucoup d’espoir sur le positionnement du futur candidat et actuel président sur ce qu’il fera effectivement pour la souveraineté.

Conclusion

La prise de conscience sur le numérique est là. Il existe quelques propositions sérieuses et intéressantes, principalement chez 3 candidats actuellement. Il serait temps que l’ensemble des candidats se positionnent sur cette thématique.

Suite à notre premier entre tien avec Rafik Smati, nous sommes impatients de pouvoir donner l’occasion aux autres candidats petits ou grands de présenter leur vision et ainsi de la partager avec le plus grand nombre !

3 Comments

  1. Très surprenant le commentaire de @Leroy.
    Le simple fait de commencer par « vous comparez des personnes incomparables » vous catalogue comme un militant d’un des candidats les plus connus LR ou RN ou Macron ou PS on pourrait presque dire nos « éléphants ». Ce qui fait qu’en fait vos propos en deviennent valorisant pour les inconnus qui se retrouvent donc crédités d’une note d’espoir…
    Ensuite, que Smati n’arrive pas à être officiellement candidat est possible, mais cela n’empêche en rien un média ou des journalistes de lui accorder une ou plusieurs Interviews afin justement de lui donner la possibilité de récupérer les parrainage nécessaire pour être officiellement candidat.
    Maintenant dire que ses propos sur le numérique sont nuls et non avenus, démontre peut-être à quel point vous n’avez pas conscience de la place du numérique dans la vie de tout les jours, pour l’ensemble de la population et surtout en ruralité. Le sujet du numérique devrait justement être le principal sujet de la présidentielle, et il suffit de constater toutes les très graves erreurs faites durant les 3 dernières années par l’exécutif actuel, pour comprendre à quel point l’Intelligence Economique et donc stratégique, manque au niveau de la majorité des candidats. Pour exemple Valérie Pécresse qui parle de souveraineté Numérique et qui en automne passe tous les services d’IDF sur Teams, Macron qui laisse partir les données stratégiques sur AWS, Google ou Azure, etc…
    Pour finir reprocher à un journaliste de publier un article avec seulement 3 cas avant d’avoir eu le retour des 40 postulants est vraiment sans aucun intérêt et s’inscrit dans de la critique non constructive que l’on voit sur les réseaux sociaux… car justement la première échéance de cette campagne présidentielle est bien début mars pour les parrainages. Le sujet qui tient à coeur Efficyn S.D.S et beaucoup d’acteurs du Numérique souverain, est d’importance absolu et malheureusement comme vous avez pu le lire dans cet article, le sujet est orphelin puisque les candidats ont préférer ne pas donner suite à l’invitation et pour ce qui est du futur candidat Macron, il a déjà donné le ton durant son premier quinquennat.

  2. Bizarre votre article….
    Vous comparez des personnes incomparables…je n’ai rien contre Mr Smati mais la probabilité qu’il soit officiellement candidat est quasi nulle. Il a, à ce jour, 5 parrainages…donc ses propos sur le sujet sont nuls et non avenus pour la présidentielle.
    Je pense qu’il vaut mieux attendre la liste officielle des candidats début mars pour faire une analyse où alors si vous voulez vraiment faire un comparatif et un travail journalistique sérieux sur le sujet, pourquoi se limiter à 3 alors qu’il y a 40 candidats ? !

    1. Pourquoi bizarre. Il s’agit d’un article sur la #souveraineténumérique et de sa place dans le débat de la campagne présidentielle. Il est vrai que nombre de petits candidats passent hélas à l’as de cette analyse par manque de visibilité totale.
      Cette mise en lumière de la place du numérique peut vous déplaire, mais c’est en tous cas ce que je peux tirer de la situation actuelle.
      Par ailleurs, j’invite à la fin de mon article l’ensemble des candidats à me contacter pour développer leur vision du numérique au cours d’un entretien. Et si je parle de Rafik Smati #ObjectifFrance c’est qu’il s’agit d’un candidat atypique issu de la société civile et du secteur du numérique et je pense qu’il apporte des éléments de réflexions qui me semblent intéressant au débat sur le numérique et la souveraineté. Tout comme Mélenchon qui a été le premier a dégainer et désormais Zemmour.
      Mais si vous le voulez, n’hésitez pas à écrire et proposer une analyse différente.

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