Guerre de l’énergie, l’affaire Siemens énergie pourrait rebattre les cartes dans l’affrontement entre la France et l’Allemagne…
Cela fait des années avec un acharnement décuplé depuis l’accident de Fukushima en 2011 et la décision de l’Allemagne, plus particulièrement de sa chancelière Angela Merkel, de quitter le nucléaire pour se concentrer sur le renouvelable et surtout sur ses compères indispensables que sont le gaz et le charbon, que les Allemands cherchent par différents moyens de saboter notre filière nucléaire. Ils y sont arrivés avec un succès certain, à travers les institutions européennes, notamment la taxonomie (pour classifier les sources en verte ou non), mais aussi à travers le mode de calcul du prix de l’électricité pour le marché commun de l’électricité.
On pourra aussi se poser la question de la privatisation du marché de l’électricité et de la privatisation et du démantèlement d’EDF en France imposée par l’Europe… Avoir un marché « concurrentiel » sur un produit non stockable, a-t-il du sens ? Avoir des entreprises « traders » et non productrices d’électricité cela a-t-il du sens ?
La France, du moins ses représentants en partie Président et gouvernement inclus semble s’être réveillée sur le sujet de la filière nucléaire, tout au moins dans les discours… La réalité étant têtue, avec les tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine la flambée du cour des hydrocarbures, remet le nucléaire au centre du jeux, comme une énergie au coût maîtrisé et surtout bas carbone, ce qui est plutôt de bon aloi si on prend en compte les problèmes liés au dérèglement climatique…
Il existe des lueurs d’espoir, comme l’acceptation par la commission européenne que l’hydrogène produit par le nucléaire sera considéré comme de l’hydrogène vert ! (Le Figaro 13 février 23) Il semblerait cependant qu’une coalition de pays européens contre le nucléaire, mettent désormais des bâtons dans les roues pour éviter que la révision du marché de l’électricité aboutisse rapidement, avec une forte probabilité que ce groupe soit mené par les allemands…
Le rappel de ces éléments n’est pas inutile. En effet, une fenêtre de tir vient de s’ouvrir, pour que la France puisse profiter de son avantage compétitif que lui confère sa production électrique nucléaire. Encore faudrait-il que nos élites gouvernementales pro-allemandes finissent par comprendre où sont les intérêts supérieurs de notre Nation ! En effet une nouvelle qui a été assez peu reprise malgré son impact majeur à venir, mais ce n’est pas étonnant compte tenu de l’orientation idéologique de la majorité des médias… Le groupe Siemens Energy a fait une annonce concernant sa branche éolienne, en effet des problèmes structurels entraînent une une faiblesse des éoliennes qui ne sont pas assez solides. La première conséquence de cette annonce a été l’effondrement de son cour de bourse (L’Opinion – 26 juin 2023). L’annonce concerne 15 à 30 % du parc allemand, la conséquence va être la nécessité d’un recours massif aux énergies fossiles pour compenser…
Il est de notre intérêt de sortir de l’accord européen de l’électricité maintenant ! En effet, il est temps de redonner un avantage clair et compétitif à notre industrie, tout projet de réindustrialisation ne pourra se faire sans cela ! Je rappelle que la prospérité et le développement industriel pérenne n’est possible qu’avec la possibilité d’avoir accès à une source d’énergie abondante et peu coûteuse… Profitons de notre capacité à produire de l’énergie en quantité et redevenons exportateur d’électricité notamment vis-à-vis de l’Allemagne, vendons lui au prix de l’électricité produite par la dernière centrale au gaz, cela permettra de redresser notre balance commerciale !
C’est l’occasion rêvée de tordre le bras à l’Allemagne et enfin de favoriser notre économie au travers de nos industriels ! En effet comme le rappelle souvent monsieur Loïk Le Floch Prigent, pour retrouver une électricité bon marché, il faut se défaire des exigences de Bruxelles et donc du diktat Allemand ! Saurons nous saisir l’occasion…