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La souveraineté numérique, une priorité pour le gouvernement ?

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Source : Alumni Telecom Paris

L’annonce de la nomination de Jean-Noël Barrot (French-American Fundation) est une mauvaise nouvelle pour la communauté du numérique souverain. Celle-ci vient de plus face à l’entourloupe des annonces d’orange -Capgemini et de Thales pour leur création d’un cloud de confiance, alors qu’en France nous avons des acteurs du cloud souverain. Ces deux annonces ne font que confirmer l’entreprise de démolition des outils nécessaires à notre indépendance technologique et à l’asservissement de fait aux intérêts américains. De la part d’un président élu qui de concert avec sa première ministre nomme un gouvernement qui est censé défendre les intérêts de notre nation, on peut difficilement faire pire !

Un lauréat des « Young Leader » de la French-American Fundation, ministre délégué au numérique

Vous me trouver un peu excessif dans mes propos ? Mais que penser de la nomination de Jean-Noël Barrot en tant que Ministre délégué au numérique, qui est un lauréat, promotion 2020 du programme « Young Leaders » de la French-American Foundation (Wikipedia). Il sort des grandes écoles parisiennes Science Po et HEC, qui sont complètement acquises à l’économie libérale américaine et ont une inclinaison particulière à utiliser les solutions des géants du numérique américain. Pour tempérer mes propos qui sont à la hauteur de ma déception, compte tenu des possibilités qui existaient pour avoir un ministre délégué au numérique qui soit au fait et accepté par notre écosystème riche et innovant, nous devons lui laisser le bénéfice du doute, qui devrait être très vite levé à l’aunes de ses premières mesures…

Cloud de confiance cette dénomination fumeuse

Le gouvernement en 2021 avait annoncé sa volonté de créer un cloud de confiance, ce qui ne peut que surprendre lorsque l’on a un minimum de connaissance de l’écosystème numérique français… Que signifie cette dénomination fumeuse ? Il s’agit de faire croire aux industriels qui doivent recourir à des services cloud, que des acteurs français (Orange-Capgemini et Thales) peuvent opérer des cloud américains (Microsoft pour les premiers et Google pour le second) en limitant et supprimant le danger face à l’extraterritorialité des lois américains…

En quoi cette idée est une escroquerie, tout d’abord le problème d’indépendance du Cloud ne se limite pas au problème de protection juridique des données hébergées. Google et Microsoft avec leurs partenaires français veulent nous faire croire que leurs offres deviendraient « souveraines ». Cette déclaration est mensongère et a d’ailleurs provoquée de vive réactions (L’Usine Digitale – 30 juin 22) ! En effet que ce soit pour Microsoft, ou Google ce sont des logiciels propriétaires avec de probables « back door » permettant aux services d’espionnages américains d’aller faire leurs courses ni vus ni connus. Par ailleurs ces logiciels permettant d’opérer le cloud sont des produits américains et peuvent donc être soumis à embargo en cas de désaccord géostratégique et/ou conflit. Se pose la question par ailleurs du comment ce « cloud souverain » sera opéré, notamment sur le maintien des versions des différentes couches logicielles par les acteurs français…

Pour finir la certification secnumcloud décerné par l’ANSSI n’arrivera pas avant 2024 ! A tous les industriels ou entrepreneurs qui cherchent actuellement des solutions cloud souveraines, il en existe, ces solutions suivent les 5 règles qui permettent de définir une solution